Le teknival d'été s'éloigne de Frossay
Trop complexe à organiser en Loire-Atlantique, le festival techno des 5 et 6 juillet pourrait atterrir en Mayenne. Les regards se tournent vers le terrain militaire d'Hardanges.
La machine est lancée, il sera difficile de l'arrêter. Quel que soit le lieu choisi, des milliers de raveurs se préparent à faire la fête en Pays de la Loire, le week-end prochain. Pour autant, le collectif Korn'g'heol a pris acte de la difficulté d'organiser son festival à Frossay, en Loire-Atlantique. Le site du Carnet, les pieds dans la Loire et par ailleurs en phase finale de dépollution (1), est trop dangereux.
Deuxième raison, et pas la plus anecdotique : le passage du Tour de France le lendemain, lundi 7juillet, dans l'ouest du département. Hier, à l'issue d'une rencontre à la préfecture, les organisateurs se sont laissés convaincre : à eux de proposer un site mieux adapté dans la région.
« Qu'on relâche la pression »Les regards se tournent alors vers la commune d'Hardanges, 217 habitants, située au nord du département de la Mayenne. Et plus précisément un terrain militaire de 260 hectares, où s'entraîne le 42e régiment de transmissions de Laval. Répertorié en 2005 comme un site possible d'accueil des rave-parties, il avait été envisagé, l'an dernier, pour accueillir le teknival d'été.
Le temps était à la pluie, le terrain boueux, les 40 000 festivaliers se sont finalement retrouvés sur l'aéroport de Saint-Brieuc. « La préfecture de Bretagne a proposé Hardanges l'an dernier : pourquoi le site serait-il refusé cette année ?, argumente l'un des membres du collectif techno. De toute façon, le préfet sait qu'il va falloir lâcher du lest ».
Au-delà de la tenue du teknival, annoncé comme une manifestation « festive et revendicative », les raveurs attendent des engagements à plus long terme sur l'autorisation de soirées multisons de moins de 10 000 personnes. « On veut rentrer dans une espèce de normalité sans être obligés de devenir des professionnels du spectacle. Qu'on relâche la pression, que l'État respecte la loi et ne se mêle pas des manifestations de moins de 500 personnes ! »
« En temps ordinaire, on saurait gérer »La réunion d'hier semble avoir amorcé le dialogue. Selon les teufeurs, la balle est dans le camp du préfet de région. Ce dernier n'a pas encore réagi à cette nouvelle proposition de site mais aurait évoqué la tenue d'un mini teknival en septembre prochain, en Loire-Atlantique, proposition jugée insuffisante par le collectif.
Le maire d'Hardanges, lui, ne disposait hier soir d'aucune information sur l'arrivée du teknival dans sa commune. Et, à Laval, Anne Frackowiak, directrice de cabinet, expliquait que la préfecture « n'avait été officiellement saisie d'aucune demande », ajoutant : « En temps ordinaire, on saurait gérer. Mais là, cinq jours avant, ça serait trop compliqué à organiser, notamment au niveau des secours. »
La prudence reste donc de mise. Les expériences passées ont montré que, dans les raves, tout peut encore changer jusqu'à la dernière minute.
Isabelle LABARRE avec Arnaud BÉLIER.
(1) Les rives de l'estuaire ont fait l'objet d'un chantier de nettoyage après le déversement de 500 tonnes de fuel en Loire, en mars dernier.
Ouest-France