Une fête techno autorisée en Loire-AtlantiqueLa préfecture de Région donne son accord pour une fête techno de 5 000 teufeurs maximum. Elle se déroulera samedi prochain, en Loire-Atlantique, dans la friche industrielle du Carnet, à Frossay. : Archives Ouest-France
La préfecture autorise un mini teknival, le week-end prochain, entre Nantes et Saint-Brevin. La jauge est fixée à 5 000 teufeurs maximum. Bien encadrés par les forces de l'ordre.
L'information a fuité, malgré la volonté des autorités et des organisateurs de ne pas trop ébruiter cette première en Loire-Atlantique. Même les forums de teufeurs sur Internet sont muets. La préfecture communiquera seulement aujourd'hui.
Samedi soir, le site du Carnet, à Frossay, accueillera bien un petit festival de musique techno. Un rassemblement officiel et non « sauvage » dans cette friche industrielle en bord de Loire. Cette fête est dimensionnée pour 5 000 teufeurs maximum. Elle est autorisée et encadrée par la préfecture. L'État prend une partie des frais d'organisation à sa charge, notamment ceux liés à la sécurisation de la fête.
« Rassemblement apaisé »
La gendarmerie départementale, une équipe cynophile, plusieurs escadrons de gendarmes mobiles et des équipes de secours seront sur place pour éviter les débordements. Un nettoyage du site est également programmé. Ce dispositif exceptionnel a été calé, hier après-midi, en préfecture, à Nantes.
Pas question d'ameuter toutes les troupes, rien à voir avec un gros teknival de 20 000 à 30 000 teufeurs. « C'est un rassemblement que l'on souhaite apaisé. Moins il y aura de monde, mieux cette fête se déroulera pour tout le monde : teufeurs, organisateurs, préfecture, forces de l'ordre et riverains. On veut vraiment éviter que cela ne s'enflamme », commente un proche de l'organisation. « C'est un rassemblement à vocation départementale au niveau des sound-systems. Pas de sonos extérieures à la Loire-Atlantique », assure-t-on.
Ce mini teknival est le fruit des négociations entre la préfecture de Région et le collectif Korng'h'eol, amorcées fin juin. Ce collectif fédère les sound-systems de l'Ouest. Juste avant l'été, le préfet avait interdit un important teknival revendicatif et festif, déjà prévu à Frossay. Il s'était alors engagé à réfléchir à l'organisation de quatre à cinq fêtes techno par an dans les Pays de la Loire. Une par département.
Le mauvais souvenir des riverains
À l'époque, dans un communiqué, Korng'h'eol évoquait des fêtes multisons « à vocation départementale et à taille humaine ». Cette organisation encadrée va-t-elle rassurer les riverains du Carnet ? Pas totalement, mais sans doute un peu. Sans forcément se réjouir, beaucoup avouaient en juin leur préférence pour des rassemblements autorisés. « C'est plus le bazar quand les rave-party sont interdites, estimait une habitante d'un village. Les gendarmes bloquent les routes d'accès. Les jeunes cherchent alors à passer par tous les moyens, en traversant les champs et les marécages. Là, ça devient dangereux. »
Pour d'autres, le refus était catégorique. « Entendre des boum-boum à 500 m de nos fenêtres, non merci », dénonçait un voisin aux premières loges. « Si on habite à la campagne, c'est pour être tranquille. » Ici, on garde le souvenir amer des saccages de la rave-party sauvage de 2004 et de la partie de cache-cache entre gendarmes et teufeurs. Justement, c'est ce que veulent désormais endiguer les organisateurs et la préfecture.
Agnès CLERMONT
et Christophe JAUNET.